Une étude chinoise publiée récemment dans Gastroenterology a examiné l’effet du dépistage par endoscopie sur la mortalité liée aux cancers du tube digestif supérieur. Il a été constaté que le fait de subir un seul dépistage endoscopique, chez les patients âgés de 40 à 69 ans, réduisait la mortalité due au cancer gastro-intestinal supérieur de 43 % chez les personnes à haut risque et de 35 % chez les personnes à faible risque sur une période de 7,5 ans.

(Gastroenterology, 2024).

Ces résultats confirment ce que les cliniciens observent depuis des années : l’endoscopie n’est pas qu’un outil diagnostique, c’est un moyen de prévention. Elle permet de voir directement les tissus, de détecter les problèmes plus tôt et d’intervenir avant qu’ils ne s’aggravent. Pourtant, beaucoup de patients se présentent à leur premier examen sans savoir comment cela se déroule ni combien de temps ça prend.

Ce texte s’appuie sur l’expérience quotidienne de l’équipe de la Clinique Michel Gagner, où l’endoscopie fait partie intégrante du suivi de santé et des soins préventifs.

Comprendre l’endoscopie

L’endoscopie est une procédure médicale qui permet d’examiner l’intérieur du tube digestif à l’aide d’un tube flexible muni d’une petite caméra et d’une source lumineuse. L’examen le plus courant est l’endoscopie digestive haute, qui explore l’œsophage, l’estomac et la partie supérieure du petit intestin.

Cet examen aide à comprendre la cause de difficultés à avaler, de brûlures d’estomac, de douleurs abdominales ou de saignements digestifs. Il permet aussi de dépister des lésions précancéreuses ou de confirmer des maladies comme la maladie cœliaque. Dans certains cas, il est possible de traiter une anomalie au même moment : retirer un petit polype, cautériser un vaisseau qui saigne ou enlever un corps étranger.

À la Clinique Michel Gagner, l’endoscopie est également utilisée pour d’autres interventions, comme la gastroplastie endoscopique. Ces applications démontrent à quel point la technologie endoscopique a évolué : moins invasive, plus précise et offrant un rétablissement rapide.

Déroulement de la procédure

Avant l’endoscopie digestive haute, il faut rester à jeun pendant plusieurs heures. Dans certains cas, seuls des liquides clairs (eau, bouillon, tisane) sont permis la veille ou le matin de l’examen. L’objectif est que l’appareil digestif supérieur soit complètement vide pour assurer une bonne visibilité.

Il arrive qu’on administre des liquides avant l’endoscopie contenant un médicament pour réduire l’acidité de l’estomac ou aider à relaxer les muscles. L’équipe vérifiera toujours vos antécédents médicaux, surtout si vous souffrez de maladies digestives ou rénales, afin d’adapter la sédation au besoin.

Le jour de l’examen, une perfusion intraveineuse est installée pour les médicaments, et un protecteur buccal en plastique est placé pour protéger vos dents. La plupart des patients reçoivent un sédatif qui les fait somnoler; certains dorment complètement sous anesthésie générale selon le type d’examen et leur état de santé.

Le médecin guide ensuite doucement le tube dans la bouche jusqu’à l’œsophage, l’estomac et le duodénum. La caméra transmet des images en temps réel sur un écran. Le spécialiste peut alors observer la paroi du système digestif, prélever de petits échantillons de tissus ou traiter une anomalie au besoin.

Est-ce que l’endoscopie fait mal ?

La question revient souvent. Pendant la procédure, l’endoscopie ne devrait pas faire mal. La sédation empêche toute douleur et la plupart des patients ne sentent rien.

Après l’examen, il est normal d’avoir un mal de gorge léger ou un peu de ballonnement pendant quelques heures. Ces effets disparaissent d’eux-mêmes. En cas de douleur abdominale persistante ou de saignement, il faut aviser l’équipe médicale.

Combien de temps dure une endoscopie ?

L’examen dure habituellement entre 15 et 45 minutes. En ajoutant la préparation, la sédation et la période d’observation, il faut prévoir deux à trois heures à la clinique.

La récupération se fait sur place, le temps que la sédation s’estompe. Il est recommandé d’être accompagné pour le retour à la maison.

Que manger après une endoscopie ?

Dès que la déglutition redevient normale, on peut recommencer à boire. On débute par des liquides clairs, puis on introduit graduellement des aliments mous. La plupart des patients reprennent une alimentation solide le jour même.

Si un échantillon de tissu a été prélevé pendant l'endoscopie ou une intervention mineure a été faite, le médecin peut recommander d’attendre un peu plus longtemps avant de manger un repas complet. Il est préférable d’éviter les plats très chauds ou épicés. Boire suffisamment d’eau facilite le rétablissement.

Est-on endormi pendant l’endoscopie ?

La majorité des patients reçoivent une sédation qui les rend détendus ou somnolents. D’autres sont complètement endormis sous anesthésie générale. Le choix dépend du type de procédure, de l’état de santé et du niveau de confort recherché.

Dans tous les cas, la surveillance est constante et la sécurité demeure la priorité.

Risques liés à l’endoscopie

Un léger ballonnement ou un mal de gorge passager est fréquent, mais ces effets disparaissent rapidement.Les complications plus sérieuses, comme la douleur abdominale, la fièvre ou les vomissements, sont rares, mais doivent être signalées sans délai.

Ce qu’il faut retenir

L’endoscopie demeure l’un des moyens les plus sûrs de diagnostiquer une maladie du système digestif. Le fait de pouvoir observer et parfois traiter un problème au cours du même examen lui confère un avantage sur les tests d’imagerie ou les analyses de laboratoire. Elle permet souvent d’obtenir un diagnostic plus rapidement et, dans certains cas, d’éviter une chirurgie plus importante plus tard.
Elle offre à nos chirurgiens une vision directe du fonctionnement interne du corps et peut aider les patients à comprendre la cause de leurs symptômes.

Pour une personne qui vit depuis longtemps avec des reflux, des douleurs ou un inconfort inexpliqué, cet examen représente souvent un tournant.

À la Clinique Michel Gagner, notre objectif est de vous fournir une information claire, un accompagnement constant et la confiance nécessaire pour aller de l’avant avec un traitement, s’il est recommandé.
Si on vous a suggéré de passer une endoscopie, ou si vous y pensez depuis quelque temps, n’hésitez pas à communiquer avec notre équipe. Posez vos questions, informez-vous et prenez votre décision à votre rythme.

Une bonne santé commence par la compréhension de ce qui se passe à l’intérieur de votre corps. L’endoscopie contribue à cette compréhension.

Financement et accessibilité

Nous savons que le coût peut influencer la décision de recevoir un soin. Si vous êtes préoccupé par la question du financement, parlez-en à notre équipe administrative. Elle pourra vous présenter les différentes options de paiement et de financement adaptées à votre situation.

Personne ne devrait reporter un examen nécessaire pour des raisons financières. 

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Références

• Cai, Q., et coll. (2024). Effect of endoscopy screening on upper gastrointestinal cancer mortality. Gastroenterology, 167(5), 1203–1215. https://www.gastrojournal.org/article/S0016-5085%2824%2905789-5/fulltext

• Société canadienne du cancer. (2024). Endoscopie. https://cancer.ca/fr/treatments/tests-and-procedures/endoscopy

• Cleveland Clinic. (2024). Endoscopy. https://my.clevelandclinic.org/health/diagnostics/25126-endoscopy

• Mayo Clinic. (2024). Endoscopy. https://www.mayoclinic.org/tests-procedures/endoscopy/about/pac-20395197

• National Health Service (NHS). (2024). Endoscopy. https://www.nhs.uk/tests-and-treatments/endoscopy/